Les collectivités dans la transition écologique

A mi-chemin entre les objectifs macro au niveau gouvernental et les initiatives des particuliers, l’échelon de la collectivité se présente comme la charnière de mise en œuvre concrète des politiques de transition dans nos territoires.

Pour répondre aux défis environnementaux du changement climatique, de la perte de biodiversité et de l’épuisement des ressources naturelles, les gouvernements, entreprises et communautés s’engagent dans des processus visant à transformer les modèles de développement économique et social actuels vers des modèles plus durables et respectueux de l’environnement.

La transition écologique vue par les collectivités

Les organisations jouent sur les six leviers suivants pour conduire ce processus de transition écologique :

  • La réduction des émissions de gaz à effet de serre

atténuer le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Cela implique une transition vers des sources d’énergie renouvelable, une amélioration de l’efficacité énergétique et la promotion de modes de vie durables

  • La conservation de la biodiversité

préserver la diversité des écosystèmes et des espèces en limitant la dégradation des habitats naturels, en luttant contre la surexploitation des ressources naturelles et en favorisant des pratiques agricoles et forestières durables.

  • L’économie circulaire

réduire, réutiliser, recycler et valoriser les déchets afin de minimiser l’utilisation de ressources naturelles et de réduire la production de déchets.

  • La mobilité durable

encourager des modes de transport moins émetteurs de carbone, tels que les transports en commun, le covoiturage, le vélo et la marche, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée aux déplacements.

  • L’innovation technologique

développer et adopter de technologies innovantes et durables dans des domaines tels que les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, les transports propres et l’efficacité énergétique.

  • La justice sociale

assurer une transition équitable, en tenant compte des enjeux sociaux et en s’assurant que les bénéfices et les coûts sont répartis de manière équitable au sein de la société.

Le rôle des collectivités locales

Environ 12% des émissions de GES de la France sont liées à l’administration des collectivités et à leur patrimoine

Si le changement climatique est un phénomène global, c’est bien à l’échelle des territoires que se posent les problèmes concrets et que se trouvent les solutions.

Les collectivités ont un rôle clé à jouer pour initier et coordonner des projets locaux grâce à leur proximité avec les habitants et les acteurs territoriaux.

Les collectivités locales rassemblent les compétences nécessaires à l’exercice des actions

au niveau territorial:

  • Aménagement du territoire et voirie
  • Développement économique et artisanats
  • Tourisme
  • Gestion des déchets
  • Gestion de l’eau potable ou assainissement
  • Gestion des équipements sportifs
  • Gestion des établissements scolaires
  • Transports en commun
  • Politique de l’habitat
  • Sensibilisation et éducation à l’environnement
  • Contrat local de santé
  • Politique de la ville et des quartiers

Par ailleurs le maillage territorial permet une répartition des initiatives à différentes échelles d’intervention : commune, communautés de communes, communauté d’agglomération, Pôle métropolitain, Communauté Urbaine, PETR…

Cadre réglementaire

Les accords de Paris signés lors de la COP21 listent 17 objectifs de développement durable dans l’agenda 2023 validé par l’ONU.

Objectif de réduction des gaz à effet de serre

Limiter le réchauffement à +2°C à l’horizon 2100

La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)

Un montant de crédits carbone est fixé pour chaque échéance avec l’ambition de neutralité carbone en 2050

La préservation de la biodiversité des écosystèmes

La nature rend différents types de services aux humains :

Services de soutien
(indispensable pour que les autres services puissent avoir lieu)

Cycles biogéochimiques de matières (cycle de l’eau, du carbone, de l’azote, …); formation des sols
Services de production
et d’approvisionnement


Alimentation
Fibres végétales
Combustibles
Molécules d’intérêt
pharmacologiques
Services de régulation


Du climat
Des cycles naturels
De l’érosion
Des maladies
Services culturels


Ecotourismes
Valeurs spirituelles
Valeurs esthétiques
Services rendus par la nature

Par exemple, la valeur économique du service de pollinisation des abeilles a été estimée pour la France à un montant compris entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros.         

La méthode a consisté à évaluer la valeur économique de la production végétale  destinée à l’alimentation et dépendant de cette pollinisation. Or, les fonctionnalités écologiques des abeilles vont bien au-delà de la seule pollinisation des plantes alimentaires…

L’étude des liens entre les services écosystémiques et les vulnérabilités au changement climatique permet de dégager une double stratégie d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Gouvernance et pilotage

Une fois dégagées les stratégies de changement de modèles économiques, la mise en œuvre des réponses politiques au niveau des territoires peut prendre des formes multiples:

Budget participatif et participation citoyenne
Incitation financière vers les habitants
Sensibilisation des collaborateurs, des élus , des habitants
Cohérence dans la communication : plus de projets climaticide…
Lancement d’opérations exemplaires sur le territoire
Démarche label « territoires en transitions »

Energie

L’échelon local peut devenir une zone d’accélération de l’adoption des énergies renouvelables et d’exemplarité en termes de sobriété.

La mobilité

Les plans de mobilité des territoires sont des outils qui permettent d’activer différents leviers parmi lesquels :

  • Actions sur les transports en commun: inciter au report modal, gratuité…
  • Politique de la voiture en ville: parking payant, réduire les places de stationnement, report en P+R, navette, transport à la demande
  • Développement la mobilité douce: marche à pied, piste cyclable,
  • Aide à l’achat de vélo, atelier réparation, éducation à l’usage du vélo, parkings vélo sécurisés
  • Déploiement de bornes de recharge
  • Espaces de co working, encouragement du télétravail
  • Transition énergétique des flottes captives de la collectivité

L’aménagement du territoire

Si la question du « comment habiter et vivre sur un territoire » s’est toujours imposée aux collectivités, elle prend désormais une nouvelle dimension dans la façon dont elle doit tenir compte des enjeux environnementaux.
Une multitudes de tentatives de réponses sont apportées par les collectivités, comme les zones d’accélération des ENR, plan local d‘urbanisme, réglementation de zones d’activités, charte d’aménagement, plan local de l’habitat…

A titre d’exemple, la surface totale estimée des friches en France est estimée à 110 500 ha.

Ces terrains représentent un gisement foncier sous-estimé. Au-delà du coût d’investissement, leur remise en état peut avoir des bénéfices socio-économiques et environnementaux non négligeables.

Les actions qui peuvent être entreprises par les collectivités sont nombreuses dans ce domaine :

  • Re construire la ville sur la ville: dent creuse, friches
  • Etre exigeant dans la qualité des réalisations (réglementation thermique, confort d’été…)
  • Inclure dans les règlements d’urbanisme des objectifs climat air énergie: mobilité douce, piste cyclable, isolation par l’extérieure, PV…
  • Lutter contre les ilots de chaleur urbain (ICU)
  • Desimperméabiliser
  • Renover plutôt que construire

La biodiversité

Pour préserver et renaturer nos territoires, améliorer la qualité de l’air, des labels villes et villages étoilés sont mis en place. Mais les outils plus classiques comme le plan local d’urbanisme restent incontournables. On peut aussi mentionner les trames vertes et bleues, les atlas biodiversité, etc.

Quelques pistes à l’échelon territorial se dégagent également :

  • Préserver les zones humides
  • Réduire les ilots de chaleur urbain par la présence de la nature en ville
  • Développer des solutions fondées sur la nature
  • Communiquer sur le respect de la biodiversité : 0 tonte de mars à juin
  • Inscrire les mesures de protection dans les documents d’urbanisme
  • Réduire les éclairages urbains
  • Re planter des haies et développer l’agroforesterie (lien avec l’énergie biomasse)
  • Débituminer les espaces pour rendre à la nature
  • Développer les refuges de biodiversité (refuge LPO, sanctification d’espaces, refus d’urbaniser…)
  • Jardins partagés
  • Sensibiliser à la préservation de la biodiversité

Eau et assainissement

La prévention des inondations va de paire avec la bonne gestion des milieux aquatiques.

Depuis 2018, les intercommunalités ont une compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), qui représente un moyen fort de traiter le sujet de le gestion de l’eau. Il concerne les 4 points suivants :

  1. Aménagement des bassins versants : Les intercommunalités sont responsables de la gestion des eaux dans les bassins versants.
  2. Entretien et aménagement des cours d’eau, canaux, lacs et plans d’eau : Elles veillent à l’entretien et à l’aménagement de ces éléments.
  3. Défense contre les inondations et contre la mer : La GEMAPI inclut des actions visant à prévenir les inondations.
  4. Protection et restauration des zones humides : Les intercommunalités travaillent à la préservation de ces écosystèmes.

Le service public de gestion de l’eau pose également la question de la régie (gestion directe) versus la gestion déléguée.

Une politique équilibrée de gestion de l’eau se traduit au niveau local par les selon les six principaux axes suivants :

L’EIT s’inscrit dans la démarche « réduire, réutiliser et recycler » de l’économie circulaire, contribuant ainsi à la transition écologique et à la compétitivité économique des territoires

Le pilotage du développement économique peut se faire par le prisme de l’EIT, vu comme une opportunité et non comme une contrainte. Plusieurs initiatives, prises au niveau local, peuvent changer la manière dont se développe l’économie au niveau local :

  • Fédérer les entreprises de son territoire autour des sujets de transition
  • Etre exigeant sur la qualité de ses zones d’activités
  • Viser de la création de valeur climat énergie
  • Identifier les entreprises  »motrices «  et exemplaires sur son territoire
  • Porter et informer les entreprises des aides à la transition (rénovation, gestion des déchets…)
  • encourager le coworking et télé travail, les réseaux d’échanges
  • Favoriser les circuits courts, la création de monnaies locales
  • Soutien à l’artisanat
  • Rénover plutôt que construire

Economie circulaire

L’écologie industrielle et territoriale (EIT) est un pilier de l’économie circulaire. Elle vise à optimiser la gestion des ressources et des flux sur un territoire donné, en s’inspirant des écosystèmes naturels. Concrètement, l’EIT met en commun volontairement des ressources entre acteurs économiques d’un même territoire, afin d’économiser ces ressources ou d’améliorer leur productivité. Cela peut inclure le partage d’infrastructures, d’équipements, de services et de matières…

La Feuille de route pour l’économie circulaire (FREC) décline de manière opérationnelle la transition à opérer pour passer d’un modèle économique linéaire “fabriquer, consommer, jeter” à un modèle circulaire qui intègre l’ensemble du cycle de vie des produits, de leur écoconception à la gestion des déchets, en passant par leur consommation en limitant les gaspillages. Elle vise à donner aux Français les moyens d’agir à travers une consommation plus durable et de réaliser des progrès en matière de tri des déchets. L’allongement de la durée de vie des objets du quotidien est également un objectif, en encourageant la réparation plutôt que le remplacement, tout en renforçant la place de l’économie sociale et solidaire dans notre économie.

Couplée au plan local de prévention et d’élimination des déchets, cette feuille de route permet d’actionner les leviers suivants :

  • Sobriété en termes d’usage : achat, commande publique responsable…
  • Sobriété en termes de ressources / matières
  • Mutualisation des biens, des services, des usages
  • RECYCLER, REPARER, REUTILISER: repair café, ressourcerie, garage solidaire, boite à dons…
  • Optimisation des services de collecte (km et type d’énergie)
  • Foyer 0 déchets
  • Métabolisme territorial : identifier tous les flux d’un territoire pour relocaliser les matières
  • Mise en relation les productions et les besoins
  • « Louer plutôt que posséder »
  • Recycler les déchets de chantier

Nouveaux modèles économiques et de territoire

La collectivité a une responsabilité en tant que « facilitatrice » des nouveaux modèles économiques.

Charge à elle d’Orienter son modèle de territoire vers plus de circularité (éco-conception, écologie industrielle et territoriale, économie de la fonctionnalité et de la coopération) pour participer directement à l’amélioration de son impact environnemental.

Passer à une économie d’usage.

Il est temps de fabriquer des produits utiles, ultra-durables et réparables, puis de commercialiser leur usage. Exemple: «We Play Circular» pour Decathlon et «Mobilize» pour Renault

Ceci afin de ne plus faire payer un produit, mais l’utilisation qu’on en fait. Une fois utilisés, ils sont ramenés aux producteurs. Le tout dans une logique circulaire.

Renoncer à rendre « plus vert » des produits qui ne devraient plus exister dans un monde qui va devoir protéger l’essentiel pour tous et non l’accessoire pour quelques-uns.

Restaurer le capital nature en régénérant les puits de carbone et la biodiversité

Les indicateurs de la Transition pour les collectivités

Afin de répondre aux besoins croissants des collectivités territoriales dans la gestion, le suivi et l’évaluation de leurs politiques publiques, l’ADEME a mis à disposition sur le site web dédié Territoires en transition un outil de planification écologique qui détaille une démarche et plus de 1200 indicateurs afin d’accompagner les collectivités dans ce défi sans précédent.

Valoriser les ressources locales pour un avenir durable

L’industrie minière, longtemps associée à l’émission de gaz à effet de serre, se révèle aujourd’hui être un acteur clé de la transition énergétique. 

L’Europe, dopée par des plans de relance massifs, met à profit ses ressources et savoir-faire pour développer des solutions innovantes et durables.

Des gaz autrefois nuisibles, aujourd’hui sources d’énergie propre

Le gaz de mine, jadis redouté par son coté explosif, devient précieux dans la lutte contre le changement climatique. Capté dans les anciennes mines de charbon, il est valorisé pour produire de l’électricité et de la chaleur. Le gaz de charbon, extrait des veines de charbon, offre une alternative renouvelable aux énergies fossiles.

Béthune : un exemple concret de reconversion réussie

La commune de Béthune illustre parfaitement cette transformation. Son réseau de chaleur écologique alimente ses habitants en énergie grâce au gaz de mine et à la chaleur issue du traitement. Une initiative exemplaire qui réduit l’empreinte carbone de la communauté tout en soulageant les factures énergétiques des ménages.

L’hydrogène : LE carburant du futur

La production d’hydrogène, notamment par pyrolyse et reformage à la vapeur, ouvre de nouvelles perspectives pour un avenir sans émissions de CO2. Couplée à la capture et au stockage du CO2, cette technologie offre un carburant propre et performant pour alimenter nos villes et nos véhicules.

Valoriser les déchets pour produire du biogaz

Les unités de biométhanisation transforment des déchets agricoles, industriels et ménagers en biogaz. Une source d’énergie renouvelable et locale qui contribue à l’économie circulaire en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles.

Des solutions innovantes pour un avenir durable

Ces exemples démontrent qu’en face des défis environnementaux, l’industrie et ses acteurs s’adaptent et innovent en valorisant les ressources locales et en développant des technologies avancées.

Les industriels des déchets face aux risques d’incendies causés par le Lithium

Depuis leur introduction dans les années 1990, les batteries au lithium ont transformé notre quotidien.

Elles alimentent nos smartphones, ordinateurs portables et voitures électriques, offrant une énergie portable et durable. Cependant, ces avancées technologiques ont également apporté des défis imprévus, notamment pour les déchetteries qui doivent désormais gérer l’arrivée en masse de ces batteries en fin de vie.

Mais ces sites de gestion des déchets n’ont jamais su exactement quand ce flot de batteries allait commencer.

La Surprise des Déchetteries

Les batteries au lithium, commercialisées pour la première fois par Sony en 1991, ont rapidement conquis le marché grâce à leur capacité énergétique supérieure et leur légèreté. Cependant, ce succès a pris les déchetteries par surprise.

Durée de Vie Variable : Les batteries lithium peuvent avoir des durées de vie imprévisibles, influencées par leur utilisation, leurs cycles de charge et les conditions environnementales. Cette incertitude rend difficile pour les déchetteries de savoir quand ces batteries vont vraiment affluer en grand nombre.

Multiples Utilisations : Que ce soit dans nos téléphones ou dans nos voitures électriques, les batteries lithium-ion sont omniprésentes. Chaque type de batterie a sa propre durée de vie, ce qui complique la tâche des gestionnaires de déchets pour les gérer efficacement.

Évolution Technologique : Avec les progrès rapides dans ce domaine, de nouveaux modèles de batteries apparaissent fréquemment, souvent avant que les anciennes ne soient complètement usées. Cela ajoute une complexité supplémentaire pour les déchetteries qui doivent anticiper et gérer ces flux de déchets en constante évolution.

Adaptation et Réaction

Face à ces défis, les déchetteries ont dû s’adapter. Voici comment elles ont réagi :

  1. Surveillance et Préparation : Beaucoup de déchetteries ont commencé à surveiller de près l’arrivée des batteries lithium. Elles collectent des données sur les types et quantités de batteries reçues, afin de mieux prévoir et gérer les futurs flux de déchets.
  2. Infrastructures Sécurisées : Pour gérer les risques d’incendie et autres dangers liés aux batteries, des installations spécialisées ont été développées. Ces infrastructures sont conçues pour traiter les batteries de manière sécurisée, protégeant ainsi les travailleurs et l’environnement.
  3. Sensibilisation et Collecte : Les gestionnaires de déchets ont lancé des campagnes pour sensibiliser le public à l’importance de recycler correctement les batteries lithium-ion. Des programmes de collecte spécifiques ont été mis en place pour s’assurer que ces batteries sont traitées avant qu’elles ne posent des problèmes dans les déchetteries.

    L’arrivée massive des batteries lithium usagées dans les centres de traitement des déchets a apporté son lot de défis pour les équipes de gestion des déchets.
    Grâce à la mise en place de systèmes de surveillance, d’infrastructures spécialisées et de campagnes de sensibilisation du public, ils parviennent désormais à traiter ces déchets potentiellement dangereux de manière sûre et écologique. La coopération étroite entre les fabricants de batteries, les consommateurs et les gestionnaires des déchets est indispensable pour assurer dans la durée une gestion durable et sécurisée de ces batteries en fin de cycle de vie.

Réemploi : Comment le Réemploi Redéfinit la Durabilité ?

Le secteur du bâtiment est un grand consommateur de ressources naturelles et un contributeur important à la production de déchets. Face à ces enjeux environnementaux, le réemploi des matériaux de construction se présente comme une solution alternative pour promouvoir une économie circulaire et durable dans ce domaine.

Définitions clés

Pour clarifier les concepts, il est important de distinguer trois termes souvent confondus

  • Réutilisation : Utilisation d’un matériau dans sa destination première d’origine, comme une porte qui reste une porte.
  • Réemploi : Utilisation d’un matériau, mais pas dans sa finalité première. Par exemple, une porte devient une table.
  • Recyclage : Transformation de la matière en un nouveau produit. Par exemple, une porte broyée en copeaux de bois.

Typologies de réemploi

Le réemploi dans le bâtiment peut s’effectuer selon trois typologies :

  • Gisement sur site : Les matériaux sont réutilisés sur le même chantier après démontage.
  • Gisement dans l’entreprise : Les matériaux sont réutilisés sur un autre chantier de la même entreprise.
  • Ressources extérieures : Les matériaux proviennent de partenaires ou de places de marché virtuelles spécialisées dans le réemploi.

Cadre réglementaire

L’encadrement réglementaire du réemploi dans le bâtiment est en pleine évolution. La loi Elan, notamment, encourage l’utilisation de matériaux biosourcés et la prise en compte de l’analyse du cycle de vie des produits.

Diagnostic réemploi

Institué depuis le 1er juillet 2023, le diagnostic réemploi est obligatoire pour les projets de démolition ou rénovation significative de plus de 1 000 m². Ce diagnostic vise à identifier les matériaux réemployables sur le chantier et à définir leur gestion, contribuant ainsi à réduire l’impact environnemental du projet et à promouvoir l’économie circulaire.

Ce diagnostic doit être réalisé 90 jours avant l’achèvement des travaux.

Matériaux réemployables

Les matériaux couramment réemployés :

  • Briques pleines
  • TuilesArdoises
  • Bois de plancher et parquet
  • Poutres d’ossature
  • Carreaux de sol et de mur
  • Structures en acier

Techniques de réemploi

Les techniques de réemploi varient en fonction du type de matériau et de son usage futur. Certaines techniques, comme le démontage et le nettoyage, sont relativement simples, tandis que d’autres nécessitent des transformations plus importantes.

Pour conclure : Le réemploi dans le bâtiment offre un large potentiel pour réduire l’impact environnemental de la construction et promouvoir une économie circulaire. En s’appuyant sur un cadre réglementaire en évolution et des techniques de plus en plus recherchées, le réemploi est en passe de devenir une pratique courante dans le secteur du bâtiment.


En complément

Quand nos clients réduisent leur empreinte carbone

Le leader européen et troisième producteur mondial de l’emballage en verre pour les boissons et les produits alimentaires, s’est résolument engagé dans la voie de la décarbonation sur son site charentais spécialisé dans la fabrication de bouteilles en verre.
Retour sur ce succès accompagné par Tilda Conseil…

Transformation de l’outil industriel…

Avec 34 usines verrières, 5 usines de décor et 19 centres de traitement du calcin (verre usagé) dans 12 pays, ce géant de l’industrie produit 16 milliards de bouteilles et pots en verre chaque année pour fournir 10 000 entreprises clientes.

Lorsqu’on a un tel volume d’activité, il est essentiel d’assumer ses responsabilités dans le domaine de l’environnement…

Aussi ce client historique a décidé de moderniser son outil de production et a su investir 57 M€ dans un projet de remplacement de ses fours à bruleurs transversaux – à combustibles fossiles fioul lourd et/ou gaz – par des fours électriques.

On parle d’une capacité totale de fusion de 400 tonnes par jour !

Cette transformation a pour conséquences :

  • Une baisse des consommations d’énergies de 15%
  • Une baisse des émissions de CO2, scopes 1 et 2 de 26%, soit environ 30000 tonnes
  • Une diminution de la combustion fossile
  • Une diminution des émissions de SOx, NOx et poussières

En respectant la réglementation

Le site charentais est soumis à autorisation d’exploiter au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, et à ce titre il se doit de respecter les arrêtés préfectoraux d’autorisation d’exploiter.

Pour se faire, parallèlement à la mise en place du projet, le client a dû porter à connaissance de la préfecture les éléments d’appréciation des évolutions des impacts et des dangers associés à ce projet audacieux, et a choisi Tilda Conseil pour l’accompagner.

Ainsi, Tilda Conseil est intervenu dès le début du projet en 2021 pour:

  • Décrire et présenter les évolutions liées à la mise en place du four électrique;
  • Mettre à jour le tableau ICPE et statut SEVESO du site;
  • Analyser les évolutions des impacts environnementaux et sanitaires du projet, notamment sur les rejets atmosphériques du four électrique;
  • Analyser les évolutions des dangers et les critères de substantialité liés à ce changement

Un démarrage couronné de succès…

Il y a un mois, le premier four électrique a été inauguré en présence de la préfète de Charente. Avec ce projet, le site de Châteaubernard devient le premier site en Europe produisant des emballages en verre à destination du marché alimentaire avec des fours 100% électriques. Une façon concrète de mettre en œuvre des engagements environnementaux ambitieux avec une empreinte carbone des bouteilles ainsi produites réduite.

Bouteilles sortant du four électrique
Bouteilles sortant du four électrique

Le point sur la démarche « sites clés en main – France 2030 »

Le dispositif « sites clés en main France 2030 » lancé en mai 2023 dans le cadre de la loi sur l’industrie verte, connaît sa première phase de déploiement avec l’identification de 55 nouveaux sites labellisés « clés en main » sur le territoire national, totalisant plus de 3 300 ha de foncier.

Qu’est-ce qu’un site industriel « clés en main » ?

Un site « clés en main » est un site à vocation industrielle préparé pour l’accueil de nouvelles usines. Sa labellisation implique de remplir des conditions de maturité, avec une feuille de route évaluée par les services de l’État : le site doit être prêt à l’emploi, avec un état des lieux le plus complet possible, et présenter à la fois un minimum de risques et un maximum de visibilité pour les porteurs de projets.

Comment sont sélectionnés les sites ?

Les sites sont sélectionnés dans le cadre du dispositif selon les critères suivants :

  • Attractivité économique du site :
    potentiel du site, localisation, proximité des axes de transport, accessibilité, présence d’un bassin d’emploi et d’un écosystème différenciant dans le territoire
  • Limitation des incidences environnementales, notamment de l’artificialisation des sols (sobriété foncière et réhabilitation de friches industrielles)
  • Pertinence et intégration au projet de territoire, maîtrise foncière et maturité du site

Où sont les sites ?

La carte ci-dessous présente la répartition des sites « clés en main » sur le territoire.

Sites clés en main France 2023

Quelles sont les prochaines étapes ?

Une partie desdits sites (5) sont déjà disponibles pour les porteurs de projets qui souhaiteraient s’implanter. Les services de l’état accompagneront en priorité la mise en place de ces sites pour accélérer les procédures d’autorisation d’exploitation afin de réduire au maximum le délai de démarrage d’activité.

Un point déterminant quand on sait que le temps moyen de traitement d’un dossier d’autorisation tourne autour de 9 mois en France (contre 6 en Allemagne, par exemple).

Comment la technologie et le SI peuvent-ils aider le HSE ?

Construire et maintenir un tableau ICPE à jour passe par le recensement complet des installations et produits concernés par la nomenclature, de leur volume, de leur utilisation, de la rubrique concernée. Il est également nécessaire pour chaque produit de calculer la participation à la règle des cumuls Seveso en seuils bas et haut.

Si un audit peut être réalisé à l’instant t, la principale difficulté réside dans la nécessité de maintenir cette liste tout au long de l’activité d’un site, puis de modifier le tableau ICPE en temps réel.

Le Legacy et la donnée au service de la prévention

Les informations liées aux produits manipulés sont la plupart du temps déjà présentes dans le Système d’Information.

Par exemple, les produits peuvent être répertoriés dans les applications patrimoniales de l’entreprise (Legacy), telles les applications de gestion des stocks (INV), de gestion de parc (AMS), de gestion d’entrepôt (WMS), dans l’application de gestion de maintenance (CMMS), voire dans l’ERP, etc.

La difficulté étant que toutes les informations sont rarement centralisées au même endroit…

Une approche du sujet centrée sur la donnée permet de constituer un socle cohérent des données sans grever le patrimoine applicatif existant, mais en lui permettant d’évoluer.

Ouvrir le Legacy consiste essentiellement à y ajouter des connecteurs sous forme normalisée, par exemple des services web ou des API au format RESTful. Les connecteurs peuvent être sortants pour extraire de l’information, puis dans un second temps entrants.

Les connecteurs ou services exposés peuvent être par exemple des niveaux de stocks ou des références articles, des références d’installations.

Faut-il encore ajouter une surcouche au palimpseste applicatif ? Quid de l’architecture applicative ?

Plutôt que d’alourdir le SI patrimonial par une énième application, il est peut-être plus adéquat et moins coûteux d’envisager de souscrire à un service Cloud ou une application en mode SaaS qui vient consommer les données exposées par les services ou les API Legacy, et gérer le tableau ICPE.

👉 Avantage N°1 : Aucun impact sur le SI existant

👉 Avantage N°2 : L’application étant dans le Cloud, les évolutions de la nomenclature sont mises à jour en temps réel sous la responsabilité de l’éditeur

👉 Avantage N°3 : Les références des volumes de substances, des activités et installations sont également à jour, car connectées au SI Legacy en temps réel.

Quelle approche propose Tilda Conseil pour répondre à cet enjeu ?

Les clients de Tilda Conseil adoptent une démarche pragmatique fondée sur l’existant.

La cartographie de l’écosystème applicatif existant, si elle n’existe pas déjà, est nécessaire pour comprendre les flux de circulation des données entre les applications. L’architecture applicative est le point de départ de la réflexion.

L’identification des sources de données permet de comprendre quelles applications produisent les données. Sont-elles saisies, construites à partir de capteurs installés, déduites ou calculées ? Une réflexion spécifique peut être menée sur les données référentielles qui irriguent les applications.

L’ouverture des applications passe par la mise en place de connecteurs sur le back-end applicatif qui rendent les données disponibles pour leur exploitation par une application tierce.

L’application en SaaS souscrite consomme les données exposées par les connecteurs applicatifs et alimente les informations nécessaires à la gestion du tableau ICPE.

Quelle application de gestion du tableau ICPE ?

Pour proposer la meilleure application SaaS de gestion du tableau ICPE, Tilda a développé l’application maGIC « ma Gestion des Installations Classées », qui permet de comparer en temps réel la situation administrative et la situation réelle de chaque site, selon des repères thématiques et géographiques.

Cet outil intègre la règle des cumuls et calcule automatiquement les indices Seveso, et permet de simuler des changements d’installation afin de mesurer les impacts de chaque projet en termes de conformité réglementaire.

Quid du reporting ? Des états des matières stockées ?

L’outil maGIC dispose de connecteurs qui permettent de maintenir les états de stock à jour en temps réel par interface automatisée, en y intégrant une cartographie. Cette cartographie, par pictogramme de dangers et forme physique, est exportable au format tableur. Outre la cartographie, différents états, justificatifs du tableau ICPE, des contributions à la règles des cumuls ou avec une disposition par rubrique, sont disponibles aux formats PDF ou Excel.

Conclusion

Le classement des Installations Classées au regard de la nomenclature est stratégique pour chaque entreprise car il est à la base des contraintes réglementaires applicables.

La prévention des risques, au-delà des aspects réglementaires, doit rester une priorité absolue pour nos industries dans un monde post-Lubrizol.

Les DSI ont le potentiel pour mettre en place des outils nécessaires à la maîtrise du tableau ICPE à partir systèmes d’information existants, et il en va de la responsabilité des acteurs industriels d’outiller les HSE pour se conformer au réglementaire mais surtout d’instaurer une réelle culture de la sécurité à tous les niveaux de l’entreprise.

Les règles de hauteur du PLU s’appliquent aux éoliennes : ce que vous devez savoir

Depuis le 1er mars 2017, les projets d’éoliennes terrestres, bien que dispensés de permis de construire, doivent respecter les prescriptions du Plan Local d’Urbanisme (PLU), notamment en ce qui concerne la hauteur des constructions.

Le code de l’environnement exige que le dossier de demande d’autorisation environnementale justifie la conformité du projet aux règles d’urbanisme en vigueur, telles que le PLU. Une dispense de permis de construire ne signifie pas une dispense du respect des règles d’urbanisme, y compris celles relatives à la hauteur des éoliennes (CE, 18 déc. 2023, n° 459339).

Pour les projets déposés avant le 1er mars 2017, soumis à la fois à un permis de construire et à une autorisation d’exploiter une ICPE, seules les prescriptions du PLU concernant l’utilisation des sols et les activités interdites ou limitées sont applicables à l’autorisation d’exploiter. Les règles de hauteur relevant du permis de construire ne s’appliquent pas à cette autorisation

Bilan de l’évolution des prélèvements et de la consommation d’eau douce en France 🇫🇷

Les dernières données sur les prélèvements et la consommation d’eau en France révèlent des tendances importantes. Alors que les prélèvements totaux d’eau douce montrent une légère baisse, l’agriculture reste le principal consommateur, représentant près de 60% de la consommation totale.

L’irrigation des surfaces agricoles est en forte hausse, avec une augmentation moyenne des surfaces irrigables de 23% au cours de la dernière décennie. Cependant, cette croissance s’accompagne de préoccupations quant à l’impact sur la disponibilité future de cette ressource vitale.

La sensibilisation à une utilisation responsable de l’eau et à la conservation des ressources demeure donc essentielle pour assurer la durabilité de notre approvisionnement en eau.

Évolution des Réglementations liées aux AMPG 27XX

L’objectif de ces évolutions est l’amélioration de la prévention du risque incendie.

Les prescriptions pour les installations soumises à Enregistrement et Autorisation ont été complétées par 3 Arrêtés du 22 décembre 2023 :

Les installations soumises à Déclaration sous une rubrique 27XX voient également leurs prescriptions évoluer par Arrêté du 8 janvier 2024.

Ces nouvelles dispositions portent sur :

  • Meilleur tri / gestion des équipements comprenant des batteries (VHU, D3E) ;
  • Mise en place d’une surveillance, de rondes et l’installation d’une Détection Automatique d’Incendie ;
  • La mise en place de moyens de défense contre l’incendie, et la mise en place d’un PDI (Plan de Défense Incendie) ;
  • La limitation des ilôts ;
  • Des dispositions constructives pour les installations nouvelles ;
  • Une amélioration des états de stock.

Et pour les installations à Enregistrement et Autorisation :

  • Organisation d’exercices de défense incendie dans les 6 mois suivant la mise en service de l’installation, renouvelés au moins tous les 3 ans ;

Mise en place de Plans d’Opération Interne (POI) le cas échéant