Alignement de la France sur les normes européennes en matière d’émissions industrielles

Le 6 août 2023, la France a adopté des révisions majeures de sa réglementation environnementale en réponse à une mise en demeure de la Commission européenne. Cette démarche témoigne de l’engagement du pays en faveur d’une gestion environnementale plus rigoureuse, notamment dans les domaines touchés par la directive IED (Directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles).

« Droit d’Antériorité » et Pouvoir d’Imposition d’Exigences Techniques

Parmi les modifications majeures, le concept du « droit d’antériorité » a été révisé, permettant aux installations existantes de déroger à certaines procédures administratives sous réserve d’une notification au préfet dans l’année suivant un changement réglementaire.

Le Code de l’Environnement a été amendé pour accorder au préfet le pouvoir d’imposer des exigences techniques, même si cela implique des changements importants dans les installations, dans le but de se conformer à la directive IED tout en maintenant la sécurité publique.

Impact sur les Entreprises et Opportunités d’Innovation

Ces révisions législatives favorisent l’harmonisation avec les normes européennes, améliorant la conformité à la directive IED et l’intégration des préoccupations environnementales pour les entreprises.

Il est essentiel que les entreprises se tiennent au courant de ces changements, car ils ouvrent la porte à des opportunités d’innovation et de durabilité, contribuant ainsi à une gestion environnementale plus responsable.

Si vous avez des questions ou besoin d’aide concernant les démarches relatives aux ICPE, faites appel à Tilda Conseil.

PFAS dans les rejets aqueux : Des campagnes d’identification et d’analyse doivent être réalisées.

Nouvel arrêté en vigueur depuis le 28 juin 2023 : campagne d’analyse des PFAS dans les rejets aqueux des installations classées relevant du régime de l’autorisation. Plus de 30 rubriques spécifiques sont concernées, touchant environ 5 000 sites..  

Les activités concernées ? 

Les activités concernées incluent les exploitants de divers secteurs tels que textiles, emballages alimentaires, produits en teflon et agents d’extinction d’incendie, susceptibles de rejeter des substances per- ou polyfluoroalkylées dans l’environnement. 

S’applique t-elle aux activités existantes ? 

Toutes les installations classées sous régime d’autorisation, en fonctionnement ou à venir, doivent se conformer à l’identification et l’analyse des PFAS dans les rejets aqueux.

Concernant la réglementation mentionnée ci-dessus, veuillez trouver ci-dessous un tableau récapitulatif des activités concernées, avec mention d’une attention particulière aux délais qui sont courts :

RubriquesDélais
2660, 2661, 2760, 2790, 3410, 3420, 3440, 3450, 47133 mois
2330, 2345, 2350, 2351, 2567, 2750, 2752, 2795, 3120, 3230, 3260, 3610, 3620, 3630, 3670, 37106 mois
2791, 3510, 3531, 3532, 3540, 35609 mois

Plus d’information sur l’arrêté :

Retour sur l’arrêté sècheresse : Des mesures imposées sur les prélèvements et la consommation d’eau pour les sites à Autorisation et à Enregistrement. 

Depuis le 6 juillet 2023, des nouvelles mesures entrent en vigueur pour préserver l’eau.

Le décret s’applique aux installations classées soumises à autorisation et à enregistrement dont les prélèvements d’eau dépassent 10 000 mètres cubes/an pendant les périodes de sécheresse. Des mesures de restriction de la consommation d’eau sont alors mises en place pour protéger l’environnement.

Tableau des Mesures de Restriction en Fonction du Niveau de Gravité de Sécheresse

VigilanceSensibilisation accrue du personnel aux règles d’économie d’eau, procédure écrite affichée sur site
AlerteRéduction du prélèvement d’eau de 5%
Alerte renforcée Réduction du prélèvement d’eau de 10%
Crise Réduction du prélèvement d’eau de 25%

L’arrêté ministériel sur les mesures de restriction en période de sécheresse renforce la gestion de l’eau en France.

N’hésitez pas à solliciter Tilda Conseil pour vous accompagner dans l’application de ce nouvel arrêté !

Plus d’information sur l’arrêté sécheresse :

Arrêté relatif aux mesures de restriction sur les prélèvements et la consommation d’eau des ICPE en période de sécheresse

En période de sécheresse, l’arrêté relatif aux mesures de restriction s’applique à toutes les installations soumises à autorisation et enregistrement dont le prélèvement d’eau total annuel dépasse 10 000 mètres cubes.

Lorsque le niveau de gravité de la sécheresse est déclenché, des restrictions doivent être mises en œuvre dans les trois jours qui suivent, selon les pourcentages suivants :

• 5 % de réduction du prélèvement d’eau en situation d’alerte,

• 10 % de réduction du prélèvement d’eau en situation d’alerte renforcée,

• 25 % de réduction du prélèvement d’eau en situation de crise.

Les installations concernées par une alerte renforcée ou une crise sont tenues de fournir un rapport hebdomadaire comprenant la déclaration des volumes d’eau réellement prélevés.

Cette démarche administrative est essentielle pour évaluer la gestion de la consommation d’eau dans ces périodes critiques.

Il est à noter que des dérogations peuvent être envisagées en fonction de la nature des activités et des efforts déjà consentis pour réduire la consommation d’eau. Les préfets ont également la possibilité d’adapter les dispositions de cet arrêté en fonction des situations locales, prenant en compte les spécificités de chaque région.

Orientations stratégiques 2023-2027

Une instruction du 27 janvier 2023 définit les orientations stratégiques pour l’inspection des Installations Classées sur la période 2023-2027. Ces orientations portent sur aspects suivants :

ENVINORMA

L’objectif est d’alléger le contenu des Arrêtés Préfectoraux s’appuyant sur des dispositions génériques et transversales définies par des AMPG. L’ensemble des prescriptions applicables à un site serait accessible via la plateforme ENVINORMA

SUPPRESSION DES GARANTIES FINANCIERES

Suppression progressive du dispositif des garanties financières jugé peu efficace, sauf pour les éoliennes. Le dispositif reste en vigueur pour les installations SEVESO, CARRIERES et ISD.

REEXAMEN DE LA NOMENCLATURE ICPE

Dans l’objectif d’une meilleure proportionnalité, étude de la possibilité d’introduction du régime d’Enregistrement au sein de certaines rubriques.

DEMATERIALISATION

Poursuite des démarches de passage en téléservice pour les dossiers en rapport avec le code de l’environnement : porter à connaissance, notices de réexamen des études de dangers, réexamen des sites IED…

SURVEILLANCE DE LA QUALITE DES DOSSIERS préparés par les BE

Afin d’assurer une meilleure préparation des dossiers, un suivi national national et une notation des dossiers / BE serait accessible aux exploitants, avec une possible évolution vers un dispositif plus formel de type qualification ou certification.

ACCROITRE LES POSSIBILITES EN MATIERE DE SANCTIONS ADMINISTRATIVES

Des dispositions complémentaires seront proposées au parlement visant notamment à accélérer les délais de sanction, notamment sans passer par la case « mise en demeure »…

Toutes les orientations sont accessibles ci-après :

Priorités nationales 2023

Chaque année, le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires établit une liste d’actions thématiques prioritaires. Pour l’année 2023, ces actions sont les suivantes :

  • Sécheresse : compléter les arrêtés préfectoraux qui le nécessitent et vérifier le respect des prescriptions sécheresse;
  • Contrôler les installations de méthanisation dans l’objectif de limiter les fuites de ces installations;
  • Contrôler le captage à la source des rejets atmosphériques et le respect des valeurs limites d’émission.

Lors des visites d’inspection de l’année, les orientations thématiques nationales concernent :

  • Le suivi de la mise en oeuvre des actions « Post Accident-Rouen », prioritairement pour les installations relevant ou susceptibles de relever de la rubrique 1510, et pour les installations contenant des liquides inflammables;
  • Inspection et régularisation des sites soumis à la Direction IED.

Enfin, des actions aux choix parmi les suivantes seront mises en oeuvre par région :

  • Axe A :
    • Prévention des incendies dans les silos;
    • Gestion et prise en compte du retour d’expérience au sein des installations SEVESO;
    • Plans de sécurité et d’intervention dans les canalisations de transport.
  • Axe B :
    • Traçabilité des déchets dangereux hors DASRI et fluides frigorigènes;
    • Interdiction d’utilisation de le vaisselle et des couverts jetables dans la restauration;
    • Interdiction de vendre de fruits et légumes sous emballages plastiques
  • Axe C :
    • Surveillance des rejets d’activités de perturbation endocrinienne dans les effluents de sites industriels;
    • Contrôle des obligations relatives aux fluides frigorigènes et fiches de données de sécurité (FDS);
    • Contrôles des biocides dans les entreprises de désinfection, dératisation, désinsectisation.
  • Axe D :
    • Redynamisation du plan de progrès pisciculture;
    • Contrôle des obligation relatives aux fluides frigorigènes dans les abattoirs et les industries agro-alimentaires.

Le texte intégral est disponible ici > https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45390

Consultations en cours

Consultations en cours :

Nouvelles installations classées soumises aux garanties financières

L’arrêté du 31 mai 2012 fixant la liste des installations classées soumises à l’obligation de constitution de garanties financières en application du 5° de l’article R. 516-1 du code de l’environnement est modifié par un arrêté du 14 janvier 2022.

Les installations classées nouvellement concernées par la mise en place des garanties financières sont :

2510-4 : Exploitation, en vue de leur utilisation, des masses constituées par des haldes et terrils de mines et par les déchets d’exploitation de carrières (à l’exception des cas visés à l’article 1er du décret n° 79-1109 du 20 décembre 1979 pris pour l’application de l’article 130 du code minier), lorsque la superficie d’exploitation est supérieure à 1 000 m2 ou lorsque la quantité de matériaux à extraire est supérieure à 2 000 t par an

3250 tout alinéa : Production, transformation des métaux et alliages non ferreux

3310-1 a et b (alinéa b ajouté): Production de ciment, de chaux et d’oxyde de magnésium

3700 : Préservation du bois et des produits dérivés du bois au moyen de produits chimiques, et ce en remplacement de la 2415

IED : parution de l’AMPG traitement de surface 3670 et des traitements des eaux résiduaires 3710

La décision de la Commission du 22 juin 2020 (parue au JOUE le 9 décembre 2020) établissait les conclusions sur les meilleures techniques disponibles (MTD) relatives au traitement de surface à l’aide de solvants organiques et à la préservation du bois et de ses produits dérivés via des produits chimiques. 

L’AMPG est paru le 15 mars 2022.

Il s’applique aux installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation pour au moins une des activités suivantes :
– 3670 Traitement de surface de matières, d’objets ou de produits à l’aide de solvants organiques, notamment pour les opérations d’apprêt, d’impression, de couchage, de dégraissage, d’imperméabilisation, de collage, de peinture, de nettoyage ou d’imprégnation ;
– 3710 : Traitement des eaux résiduaires dans des installations autonomes relevant des rubriques 2750 et qui sont rejetées par une ou plusieurs installations classées au titre de la rubrique 3670 et lorsque la charge polluante principale est apportée par cette ou ces installations.

Il s’applique également au traitement combiné d’effluents aqueux provenant de différentes sources, à condition que la principale charge polluante résulte des installations 3670 visées ci-dessus et que le traitement des effluents aqueux ne relève pas de la directive 91/271/CEE relative au traitement des eaux urbaines résiduaires.

Toutefois les installations ou activités suivantes sont exclues de son champ d’application :
– l’imperméabilisation de textiles par d’autres moyens que l’application d’un film continu à base solvantée ;
– l’impression, l’encollage et l’imprégnation de matières textiles ;
– la stratification de panneaux à base de bois ;
– la transformation du caoutchouc ;
– la fabrication de mélanges de revêtement, de vernis, de peintures, d’encres, de semiconducteurs, de colles ou de produits pharmaceutiques ;
– les installations de combustion sur site, à moins que les gaz chauds produits soient utilisés pour le chauffage par contact direct, le séchage ou tout autre traitement d’objets ou de matières.

Entrée en vigueur

Ces nouvelles prescriptions sont applicables immédiatement :
– aux installations classées au titre des rubriques 3670 ou 3710 autorisées après le 9 décembre 2020 ;
– aux extensions ou au remplacement complet des installations existantes classées au titre des rubriques 3670 ou 3710 lorsque ces extensions ou ce remplacement sont autorisés après le 9 décembre 2020.

Elles seront applicables à compter du 9 décembre 2024 :
– aux installations classées au titre des rubriques 3670 ou 3710 autorisées avant le 10 décembre 2020, dont les conclusions sur les MTD sont celles de la décision d’exécution 2020/2009 ;
– aux installations classées au titre des rubriques 3670 ou 3710 autorisées avant le 10 décembre 2020, dont les conclusions sur les meilleures techniques disponibles relatives à la rubrique principale ne sont pas celles de la décision d’exécution 2020/2009 dans certaines conditions .
Dérogation aux valeurs limites d’émissions

L’exploitant peut solliciter une dérogation afin de définir des valeurs limites d’émissions qui excèdent les valeurs fixées par l’annexe de l’arrêté du 3 février 2022 dans les formes prévues au I de l’article L. 515-29 et selon la procédure prévue au R. 515-68 du code de l’environnement.
Non application des schémas de maîtrise des émissions de composés organiques volatils

Les schémas de maîtrise des émissions de composés organiques volatils (COV) pris en application de l’article 27, 7°, e de l’arrêté intégré du 2 février 1998 ne sont plus applicables.
Etablissement annuel d’un plan de gestion des solvants

L’exploitant doit établir au moins une fois par an, un plan de gestion des solvants sur la base des entrées et sorties de solvants dans l’unité conformément à la partie 4 de l’annexe de l’arrêté du 3 février 2022.
Non application de l’arrêté intégré

Les dispositions relatives aux points suivants fixées dans l’arrêté du 3 février 2022 prévalent sur les dispositions de l’arrêté 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation :
– les valeurs limites ;
– les fréquences et modalités de contrôle des rejets dans l’air et dans l’eau, y compris les eaux souterraines ;
– le paramètre composés organiques volatils totaux (COVT), qui remplace le paramètre composés organiques volatils non méthaniques (COVNM).